11/05/2007

"Jeunes et Vieux... ensemble"

Vincent Caradec, sociologue membre du réseau thématique Vieillesses, vieillissements et parcours de vie (de l'AFS), vient de mettre à disposition de l'OdG, le texte de sa communication "Jeunes et Vieux... ensemble - Quelques réflexions sociologiques sur le thème de la Semaine Bleue".



On y trouve exposé de façon claire 1/ les problèmes relatives à la catégorisation des âges de la vie (qu'est-ce qu'être "jeune" ou "vieux", objectivement et subjectivement ?), 2/ un rappel des composantes sociologiques des relations entre les générations (classe d'âge, appartenance générationnelle, structuration des parcours de vie autour des activités professionnelles), 3/ ainsi qu'une réflexion plus générale sur les difficultés et les enjeux des relations
intergénérationnelles intra et extrafamiliales - avec un point précieux, car rarement mis en avant, sur l'importance des "socialisations ascendantes" que l'on retrouve à titre d'exemple dans les usages des nouvelles technologies (thème développé par l'auteur dans l'article Générations anciennes et nouvelles technologies ).

Si l’on considère maintenant que jeunes et vieux appartiennent à deux générations différentes, on est alors amené à mettre l’accent sur ce qui les sépare : d’une part, des différences « culturelles » et, d’autre part, des inégalités dans leur destinée sociale. Les différences culturelles entre générations, qui renvoient au fait qu’elles ont grandi et mûri à des époques différentes, se déclinent dans de multiples registres : celui des valeurs (les plus âgés apparaissent, dans les enquêtes, plus rigoristes que les plus jeunes), celui des goûts (musicaux, par exemple), celui du rapport à l’environnement (on peut citer l’exemple des nouvelles technologies et d’Internet, que les plus jeunes découvrent comme une « évidence » du monde qui les entoure, au contraire des plus âgés). Ces différences culturelles sont d’autant plus importantes que nous sommes dans une société marquée par un changement permanent et de plus en plus rapide. Les jeunes grandissent dans un autre monde que celui qu’ont connu les vieux quand ils étaient jeunes, ce qui constitue une différence essentielle par rapport aux sociétés qui connaissaient un faible changement social. D’où la difficulté de la transmission dans une société telle que la nôtre. Comme l’écrivait, dès les années 1930, sous forme de boutade, un sociologue américain, Willard Waller : puisque l’important est de vivre dans le monde de demain, ce sont les jeunes générations qui devraient instruire les anciennes. (Caradec, Jeunes et vieux... ensemble)